Le village Mibe, un village situé sur la Route Nationale numéro 17, au territoire de Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe, et majoritairement habités par les yaka, avait servi, mardi 6 septembre 2022, de théâtre d’affrontement armé entre ces derniers et les Teke venus de Camp Banku, de Bisiala et de Menko.
Pour la petite histoire, les Teke de ces 3 villages se sont ligués contre les Yaka qu’ils accusent d’avoir érigé une barrière à Mibe empêchant leur mobilité.
A en croire Guy Musomo, député national élu de Kwamouth, “Les habitants de Mibe cherchaient comment attaquer les 3 villages des Teke et, pendant ce temps, les jeunes de ce 3 villages ont réussi à sauter premier à destination de Mibe où, aussitôt arrivés, ils ont causé plusieurs morts et plusieurs blessés.
Le bilan est jusqu’ici mitigé. Les uns parlent de 10 personnes tuées, pendant que les autres, dont Martin Suta, vice-président de la société civile de Kwamouth, évoquent 16 morts, parmi lesquels14 Yaka et 2 Teke. L’honorable Guy Musomo avance quant à lui un bilan équivalant à au moins 20 personnes tuées. ‘’Du côté des Teke, il y a eu 4 morts et du côté de Yaka entre 15 et 17”, a-t-il estimé.
A en croire d’autres sources locales, avec ces nouvelles tueries, le bilan des violences à Kwamouth est de plus de 40 morts, plus de 200 maisons incendiées et plus de 10.000 déplacés recensés au Kwango depuis le 20 août, sans oublier ceux recensés à Bandundu, dont le nombre s’élève à plus de 580 dont 306 enfants, tous dépourvus de tout et ne sachant où aller à partir du port où ils continuent à traîner jusqu’ici.
La population du Kwamouth, via leur président, se pose la question de savoir, pourquoi les actes meurtriers et les pertes en vies humaines continuent à s’accumuler dans leur territoire. Pendant ce temps, ils sollicitent au gouvernement central de bien vouloir diligenter une enquête afin que soit décelé s’il s’agit d’une infiltration ou d’une force derrière ces hommes.
Dans la foulée, malgré les multiples missions d’apaisement diligentées par le gouvernement, le climat est loin de redevenir au beau fixe. Le renfort militaire dépêché à Kwamouth n’a pas encore réussi à rétablir l’ordre et la sécurité dans la région. Entre temps, le trafic demeure suspendu.
Bibiche Bulenga